À propos
Point de vue attentionné sur la vision
Fabienne Vulliez Ladava est opticienne-optométriste de formation.
« L’Oeil et l’Autre » reflète sa façon personnelle et professionnelle d’envisager les voies d’adaptation à la déficience visuelle. Interview-portrait.
Quelle est votre formation ?
J’ai étudié à Lyon, Paris Orsay, puis à Montréal au Canada et obtenu mes diplômes d’opticienne et d’optométriste ; une discipline anglo-saxonne malheureusement insuffisamment connue et reconnue en France.
En quoi consiste cette activité ?
Je propose un examen visuel complet, incluant les mesures d’évaluation de chacune des fonctions visuelles et la fourniture d’équipements optiques en vue de réhabiliter – autant que possible – le système visuel, grâce à des outils de compensation du handicap complémentaires et adaptés.
Qu’en est-il de votre expérience professionnelle ?
Mes diplômes en poche, je me suis installée à Lyon et j’ai d’abord effectué sept années de recherche clinique dans des cabinets d’ophtalmologie, notamment ceux spécialisés dans le traitement de la DMLA humide. Après avoir exploré les différentes facettes de mon métier, j’ai pris la responsabilité, pendant sept ans d’un centre de basse vision lyonnais situé dans le 6ème arrondissement. Au sein de cet établissement, j’ai exercé aussi bien en tant qu’opticienne, qu’optométriste spécialisée dans la déficience visuelle, ou encore conseillère en matériels adaptés.
Alors pourquoi ce nouveau projet ?
Après le confinement, j’ai eu envie de renouveler et diversifier ma pratique professionnelle. De travailler dans la continuité, mais autrement. En effet, il m’importe désormais de trouver des solutions plus personnalisées, globales et innovantes à davantage de gênes et pathologies visuelles*. Que cela soit la difficulté à reconnaitre des visages, lire, écrire, préparer les repas, se protéger des éblouissements, lutter contre la fatigue visuelle, gérer la perte des reliefs ou encore utiliser son ordinateur comme son smartphone, il existe pour surmonter ces complications quotidiennes de vision, de multiples solutions adaptées – et notamment optiques et numériques – à des prix tout à fait raisonnables.
* maladies rétiniennes comme rétinopathies, DMLA, maladie de Stargardt, rétinite pigmentaire, rétinopathie diabétique et également, glaucome et tout gêne visuelle sans pathologie.
Justement, parlez-nous de votre nouvelle approche en matière d’accessibilité aux outils informatiques et numériques ?
Dans la société dématérialisée dans laquelle nous vivons, ils se révèlent une opportunité essentielle, facilitant grandement l’indépendance et l’inclusion des déficients visuels. C’est pourquoi, durant plusieurs mois je me suis formée en vue d’obtenir les certifications nécessaires pour dispenser des formations informatiques et numériques adaptées à la baisse pérenne de vision. Les possibilités qu’offre le numérique s’avérant immenses, j’ai à cœur de les intégrer dans ma nouvelle pratique professionnelle.
Exposez-nous votre manière de travailler.
Dans ma nouvelle démarche, j’ai d’abord voulu me recentrer sur l’humain et la personnalisation des solutions. Donc, plus de magasin ouvert mais un cabinet afin de travailler sur rendez-vous uniquement. Tout travail efficace tenant d’une rencontre réussie, encore plus qu’auparavant, il m’importe de créer une relation privilégiée pour répondre au mieux aux besoins singuliers de chacun. Par ailleurs, je travaille désormais avec de nouveaux partenaires. Cela me permet de disposer de technologies innovantes et toujours à jour, compte tenu de l’évolution permanente du domaine. Avec ce nouveau projet, j’en ai profité pour également réinterroger mes protocoles de bilans visuels. J’analyse dorénavant sous d’autres angles les raisons des gênes ressenties afin de répondre plus justement aux soucis et gênes rencontrés par les personnes accompagnées, et ce via des solutions plus efficaces. Enfin, j’utilise de nouveaux produits : une offre différente et plus innovante de lunettes, des matériels dédiés et des logiciels informatiques plus pointus et spécifiques.